« Sublime », « grandiose », « époustouflant ». Alors que la représentation touche à sa fin, un enthousiasme s’empare du public, venu nombreux pour cette soirée d’inauguration de l’Écocirque, à Montpellier, le 11 septembre dernier. Les applaudissements s’éternisent et les compliments fusent de toutes parts. Il faut dire qu’André-Joseph et Sandrine Bouglione ont réussi un pari fou : révolutionner le cirque, tout en conservant ce qui fait son charme. Sous le barnum, des artistes internationaux, des numéros incontournables, mais pas d’animaux. En tout cas, pas réels. Un vrai tournant dans la vie du créateur, reconnu pour son travail avec les fauves. « Je descends d’une lignée de dompteurs, et j’ai moi-même exercé ce métier toute ma vie, explique André-Jodseph Bouglione. Mais les voir naître, grandir, évoluer avec nous, sans perspective de remise en liberté un jour, je ne pouvais plus le supporter. »
Tout réinventer
Un jour, c’est le déclic. « On venait de perdre deux tigres. Là, j’ai décidé que c’était terminé ». André-Joseph et Sandrine vont ensuite passer les six prochaines années à réinventer le cirque, écrire un tout nouveau scénario, monter un nouveau spectacle. Un véritable challenge, qui se devait de suivre la nouvelle ligne de conduite : l’écologie. Électricité verte, conteneurs démontables, réutilisables à l’infini, Écovillage pour accueillir et soutenir de nombreuses associations… et surtout : des animaux en hologrammes. Les débuts sont difficiles, manque de communication. « Ceux qui venaient pour voir des animaux étaient déçus, d’autres ne venaient pas car ils ne voulaient pas soutenir les cirques qui en avaient encore », affirme André-Joseph.
Des airs d’autrefois…et de demain !
A l’aide du Studio Stylla, l’Écocirque embarque le spectateur dans une toute autre dimension. Du fin fond de l’océan jusqu’au centre de l’univers, il jongle entre magie et surprises. « Voir ces images, en plus des artistes qui sont fantastiques, ça rajoute de la poésie au spectacle », assure Laura, 25 ans, venue à la soirée avec son amie. Un véritable show de 2 h 30, aux allures de cirques d’antan, avec Francesco le clown, la troupe Dneprovski funambule ou encore Vitalie, l’homme fort, et pourtant si moderne. Musique rock, cascadeur de l’extrême, roue de la mort… « On ne peut pas s’ennuyer, s’amuse André-Joseph. On ne sait jamais qui on a préféré au final ». Aujourd’hui, André-Joseph et Sandrine espère que les autres cirques suivront leur démarche : privilégier le talent à l’utilisation de fauves ou éléphants, et ainsi sensibiliser à l’extinction de certaines espèces.