Jeanne Dessaint à la conquête du ciel
Jeanne Dessaint à la conquête du ciel

Jeanne Dessaint à la conquête du ciel

À seulement 22 ans, Jeanne Dessaint est déjà sacrée championne de France de voltige aérienne, catégorie nationale 2. C’est en septembre 2020, lors de sa dernière compétition, que la Française s’est qualifiée. Étudiante en 3e année au CESI, Centre d’études des sciences industrielles, d’Angoulême (Charente), la jeune pilote effectue sa dernière année d’alternance au sein du célèbre constructeur de moteurs aéronautique Safran, près de Niort (Deux-Sèvres). Ambitieuse et sportive, la jeune femme vise plus haut : l’équipe de France. Mislanette Miailhe revient sur son parcours atypique pour Athénews.

Son chemin peut sembler tout tracé. Pourtant, être pilote n’était pas sa première vocation. Après un parcours de Sports Études Équitation au collège puis au lycée, Jeanne Dessaint renonce à sa passion en raison des coûts onéreux de l’activité. Cependant, elle ne se laisse pas abattre. Assez vite, elle se reconvertit dans l’aéronautique. Son grand-père, « pilote de loisir », lui avait déjà donné goût aux nuages lors de ses premiers vols à seulement sept ans. Cette passion s’est concrétisée lors d’un salon étudiant où elle rencontre des pilotes professionnels. Et là, c’est la révélation.

Philippe Moreau

Aussitôt, elle rejoint l’aéroclub le plus proche, celui de Saintes (Charente-Maritime). À 17 ans, elle passe son brevet de base, puis enchaîne sur une licence-pilote qui lui permettra d’apprivoiser son nouvel environnement. « C’est une sorte de liberté de se retrouver seule dans le ciel », confie-t-elle. Une sensation de domination du paysage, une solitude et une liberté, qui lui sont procurées par son appareil. Elle décrit le vol comme étant « une troisième dimension » grâce à la maitrise de son avion. « Piloter c’est simple », le plus dur ce sont la gestion des pannes, le stress, ainsi que les phases techniques de décollage et d’atterrissage. Élève pilote, son chemin croise la voltige lors d’un baptême qui est devenu « plus qu’un loisir, une passion », déclare la jeune aviatrice. Désormais, c’est au club aéronautique toulousain, dans la Haut-Garonne, que la sportive s’entraîne par saison, entre les mois de mars à septembre.

« Le plus important pour moi, c’était d’avoir la qualification monoplace »

Jeanne Dessaint


Après son premier cours de voltige, Jeanne Dessaint rencontre de nombreux autres pilotes dont Louis Vanel, actuel champion du monde de voltige aérienne. Le champion l’entrainera et l’accompagnera dans les compétitions pendant deux ans. Elle grade les catégories, et passe de la troisième place dans la section espoir en 2017, à championne de France de voltige dans la catégorie nationale 2 lors du championnat en septembre 2020 à Châteauroux Villers (Indre). Mais, la jeune voltigeuse ne souhaite pas s’arrêter là. En effet, « le plus important était d’avoir la qualification monoplace », qui va lui permettre de monter en échelon et d’effectuer des compétitions à niveaux supérieurs. Confinée, elle se prépare déjà pour l’année prochaine à participer à des concours à bord du puissant Extra 330. Par la suite, elle aimerait entrer dans l’équipe de France, sous sélection, afin de rivaliser avec des adversaires européens et internationaux.

Elodie Rivereaud

Figure féminine
Soutenue par ses parents, la jeune femme affirme sa place dans ce monde aéronautique, longtemps dominé par les hommes. Depuis quelques années, le milieu se féminise de plus en plus. « Les femmes dans l’aéronautique ont leur place depuis un moment », décrit Jeanne Dessaint, « c’est une des branches de l’armée la plus féminisée » au monde. Inspirée par des icônes masculines, puis féminines, l’étudiante a su être son propre modèle et reste motivée pour acquérir une reconnaissance dans ce domaine. D’ailleurs, la benjamine espère inspirer d’autres jeunes filles pour intégrer le milieu. Elle déclare même vouloir être la première femme championne d’EVAA (Équipe de Voltige de l’Armée de l’Air) de France. Dans un avenir proche, l’étudiante espère intégrer l’armée de l’air en tant que pilote de chasse. En attendant ses prochains exploits, levez la tête pour croiser son avion.

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