Bonjour Gabrielle, pour commencer cet entretien, une question classique. Pouvez-vous présenter votre marque ?
Bonjour Chloé, avec plaisir. Coupable, c’est une marque de vêtements qui est née de mes envies d’adolescente. J’ai eu une période très street wear, skateuse etc… mais je ne trouvais rien à me mette au rayon « fille » des magasins. Alors j’allais toujours piquer des vêtements chez les mecs et je les découpais. Et je voyais que j’étais pas la seule à faire ça. Le problème, c’est que les autres filles coupaient n’importe comment et je trouvais ça dommage. Alors quand j’ai eu envie de changer de vie, de quitter le monde de la communication pour lancer mon propre business, j’ai repensé à ça et je me suis dit : « pourquoi pas créer des vêtements unisexes, avec des pointillés pour les découper selon notre taille et notre style ? »
Donc votre marque Coupable, c’est une façon de s’habiller sans se soucier de notre genre ou de notre morphologie ?
Exactement. C’était très important pour moi de faire du body positive et de montrer qu’un homme et une femme peuvent porter les mêmes vêtements sans jugement et sans différenciation. J’aime la diversité et je le fais ressortir dans mes shootings. Mes mannequins sont ma famille, mes amis, des personnes « lambdas » qui représentent une nouvelle société décomplexée et ouverte d’esprit. D’ailleurs, je ne fais aucune retouche photo, à part les couleurs.
Il me semble que l’environnement était également un facteur essentiel lors de la création de votre marque.
Lorsque j’ai décidé de changer de vie et de me tourner vers l’auto-entreprenariat, c’était impensable pour moi de ne pas réfléchir à l’environnement et à ce que je pourrai faire pour réduire au maximum mon impact sur la planète. Alors j’ai décidé pour Coupable une fabrication écoresponsable. Le nom de la marque vient aussi de là. Chaque fois que j’avançais personnellement vers un mode de vie plus green, j’avais toujours quelqu’un pour me rappeler que ce n’était pas suffisant. Je me sentais « coupable ». Alors oui, je ne suis pas parfaite. Les tissus bios viennent d’une fabrique au Bangladesh (pas de travail des enfants, ni de travail forcé, pas d’esclavage et un bon salaire, je vous rassure). Mais je fais de mon mieux pour proposer une marque responsable, à tout point de vue.
Des nouveautés à venir pour Coupable ?
Beaucoup de surprises, mais je ne peux pas trop en dire pour le moment, je garde le suspens (rires). En tout cas, je compte bien continuer dans cette ligne éthique que je me suis fixée. La jeunesse française n’en peut plus de la fast fashion et de cette société de consommation. Je pense que l’heure est venue de soutenir les petites marques qui ont, c’est vrai, parfois des prix un peu plus élevés, mais une qualité qui permet longue vie aux vêtements !