L’histoire des épidémies au fil des siècles
L’histoire des épidémies au fil des siècles

L’histoire des épidémies au fil des siècles

Depuis un an, le monde fait face à une nouvelle épidémie : la COVID-19. Depuis l’Antiquité, l’Histoire a été marquée par des cycles épidémiques, plus ou moins contagieux et mortels. Les plus connues pour l’Europe sont la peste, le choléra, et la variole. Retour sur les pandémies qui ont marqué le monde.

La peste d’Athènes : première pandémie du monde

Cette pandémie représenterait le premier cas connu d’une épidémie mondialisée, répertoriée auprès des documents nationaux. Grâce à l’historien, homme politique et militaire Thucydide, et son Histoire de la Guerre du Péloponnèse entre Athènes et Sparte (431-404 av.J.C.), il livre un récit sur cette maladie, qui devient au fur et à mesure de la guerre, le symbole d’un événement décisif. Dans son récit, Thucydide décrit des symptômes tel que des fièvres intenses, des diarrhées, des rougeurs et des convulsions. Il indique également l’impact qu’elle a eu, tant au niveau sanitaire, que dans les décisions politiques. Les conséquences de cette épidémie représenteraient la mort d’un tiers de la ville, soit 200.000 habitants. Et marquera le début du déclin d’Athènes. Selon les scientifiques, la maladie serait en fait due à une fièvre typhoïde.

La peste noire : le bouleversement de l’Occident entre 1347 et 1352

Durant le Moyen-Âge, le nombre d’épidémies atteint son apogée. L’une des plus connues et aux plus grandes conséquences est certainement la peste noire. Venue d’Extrême-Orient, elle s’étend rapidement à l’Occident – les villes de Messine et Marseille, ont été particulièrement touchées. À travers une chronique écrite entre 1340 et 1368, Jean de Venette, le carme parisien, décrit des symptômes « terrifiants », qui se diffusent rapidement. Il analyse également les principales « conséquences étonnantes » sur la société française; « les prix de toutes choses doublèrent. (…) La charité commença alors à se refroidir beaucoup et l’injustice abonda, ainsi que l’ignorance et le péché » (extrait de Chronique, par Jean de Venette). Aujourd’hui, elle marque encore les esprits, avec un taux de mortalité estimée entre 25 et 40 millions de morts en Europe, soit entre un tiers et la moitié de sa population de l’époque. Elle provoquera également indirectement la chute de la dynastie Yuan en Chine.

Illustration de la peste noire parmi les habitants de Leyde aux Pays-Bas, 1574 – PICRYL

La variole : le massacre des Amérindiens 

Cette maladie est sûrement l’une des maladies infectieuses les plus sévères que le monde ait connu à travers l’Histoire. Mais la population qu’elle a plus considérablement touchée est celle des Amérindiens. Bien qu’ils aient été largement décimés par les colons, la variole fut responsable de la mort de 75% de la population. Au niveau mondiale, elle a entraîné de nombreuses autres épidémies, la dernière en date remonte aux années 1970, où elle s’est développée au Brésil, en Ethiopie et en Somalie.

Photographie d’un enfant atteint de la variole – Pixnio

La grippe espagnole : un virus rapide et mesquin

Les premiers cas de grippe espagnoles sont recensés en 1918 aux États-Unis. Particulièrement virulent, le virus grippal se serait propagé par l’intermédiaire des oiseaux et proviendrait de la Chine. En pleine période de guerre, l’Occident a donc été une cible rapide. Le virus aurait migré rapidement vers l’Europe avec l’arrivée de troupes américaines en France en avril 1918. Les principaux symptômes de la maladie sont caractérisés par un affaiblissement des défenses immunitaires, de la fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. La grippe espagnole a tué 20 à 30 millions de personnes en Europe et jusqu’à jusqu’à 50 millions à l’échelle mondiale. Les scientifiques et historiens estiment qu’un tiers de la population mondiale aurait été infecté ! 

Photographie de lit de malades pendant la grippe espagnole – U.S. Army – Wikipédia

Le choléra : un virus endémique dans de nombreux pays

Parti de l’Inde, il parcourt le reste du monde au cours du XIXsiècle. Le choléra rejoint ainsi la France en 1832, où le virus tuera près de 100.000 personnes en moins de six mois, dont 20.000 à Paris. S’en suit plus de six pandémies au fil des siècles, notamment en 1930, où il touche sévèrement la Russie puis le reste de l’Europe, notamment la Pologne et l’Allemagne. La particularité de ce virus est qu’il se manifeste par des diarrhées brutales et des vomissements.

Des hommes en uniforme ramassant un cadavre dans la rue et le mettant dans un chariot, ce qui serait une représentation du choléra à Palerme en 1835 – Wellcome Images

Le sida : un virus complexe

S’il est aujourd’hui encore un virus qui sévit dangereusement le monde, et qu’aucun remède définitif n’est pour le moment trouvé, le VIH serait apparu au cours des années 1950. Dès l’année 1981, il apparaît au grand jour, par l’intermédiaire de l’agence épidémiologique d’Atlanta, aux États-Unis. Mais ce n’est qu’en 1983 que le VIH est identifié par un groupe de chercheurs de l’institut Pasteur.  Les années 2000, représentent une période importante pour l’histoire de cette maladie, puisqu’il serait considéré comme le pic de l’épidémie. Deux millions de personnes en seraient décédées au cours de ces années, selon l’OMS. Actuellement, les autorités sanitaires estiment que 36,9 millions de patients vivraient avec le VIH. Mais grâce à la recherche et aux traitement antiviraux, la mortalité serait largement en baisse. 

Illustration du virus du VIH – Flikr

L’arrivée du coronavirus, ou COVID-19, n’est donc pas une première dans l’histoire des maladies. S’il est contagieux et mortel, les principales problématiques qu’il entraine sont liées au mode de vie des sociétés modernes, ralentissant ainsi l’économie et les échanges entre les pays. 

Actuellement, le monde compte environ 147 millions de cas dû au coronavirus. 

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