Léna Lazare : la rage au ventre pour le climat
Léna Lazare : la rage au ventre pour le climat

Léna Lazare : la rage au ventre pour le climat

Elle est l’une des porte-parole du mouvement Youth For Climate. Léna Lazare, étudiante et militante de 23 ans, mange, parle et vit écologie. Convaincue de l’urgence climatique, la jeune femme incarne la vision moderne et combative de l’écologie en France. Entretien. 

Vous êtes l’une des porte paroles du mouvement Youth For Climate, à l’origine des grèves pour le climat en 2019. Pourquoi avoir choisi de se lancer dans le militantisme ? 

Léna Lazare : Je pense que c’est un chemin assez long et qui s’explique par de nombreuses raisons. Je viens du milieu rural, j’ai un lien très fort avec le vivant. Dès petite, on m’a toujours expliqué que le réchauffement climatique était là, que c’est grave. Quand je me suis retrouvée à Paris et en Fac de sciences, j’ai pu découvrir pleins d’informations sur tout ça et ça m’a donné envie d’agir ! Et puis, j’étudiais le japonais depuis longtemps et il y a eu la catastrophe de Fukushima. Je me suis beaucoup documentée dessus et je pense que, inconsciemment, le militantisme a commencé à germer dans ma tête. 

Militer fait désormais partie intégrante de votre vie puisque vous avez même changer d’études. 

L.L. : Oui c’est vrai ! L’urgence est trop grande ! J’ai changé de voie pour que mes études accompagnent mon engagement. Cela fait quatre ans que je suis vraiment militante pour l’écologie et je constate qu’il y a des avancées mais pas suffisantes. Il faut s’y mettre à fond si on veut voir les choses changer et pour de bon. Le dérèglement climatique et le changement de la biodiversité, c’est maintenant. Après, il sera trop tard. 

Est ce qu’il y a une chance pour que la situation climatique s’améliore ?  

L.L. : Je ne sais pas… L’écologie demande un changement en profondeur de notre système, à la fois politique, économique et démocratique. Ça va être difficile mais voilà comment je vois les choses : il n’y a pas d’autre choix que de se battre. Lorsqu’un hectare de forêt est sauvé grâce à une mobilisation, c’est déjà une victoire. Mais à l’échelle du monde, savoir si une amélioration est possible est très compliquée à quantifier. 

En 2019, Greta Thunberg lance les premières grèves pour le climat. Est ce que c’est une inspiration pour vous ?

L.L. : Je pense avoir été beaucoup plus inspirée par d’autres figures de la lutte contre le dérèglement climatique mais en effet, c’est une personne extrêmement courageuse. C’est grâce à elle que nous avons lancé les manifestations en 2019 et qu’un véritable mouvement collectif a pu s’instituer autour de la jeunesse et de l’écologie ! Elle a mis en lumière ces problématiques devant la population mais aussi devant les institutions et les chefs d’état. Cependant, je m’interroge sur son mode d’action et son rôle de lanceur d’alerte. L’action doit se situer au niveau collectif, sur le terrain et pas juste autour d’une personne. Il faut créer un tissu de résistance local, se battre contre les projets inutiles et imposés (ndlr : Notre-Dame-Des-Landes) et être en collaboration avec toutes les associations qui existent. 

Comment envisagez vous votre futur ? Sera-t-il dans le militantisme ? 

L.L. : Oui je l’espère ! C’est pour ça que je me suis reconvertie, pour avoir un métier en phase avec mes idées. Je souhaiterai créer un milieu agricole où je puisse produire en agro-écologie. C’est ma manière de pousser mon militantisme sur le terrain. Il y a beaucoup de choses à faire dans le monde paysan, comme réduire l’agriculture intensive. La moitié des paysans vont bientôt partir à la retraite donc il faut trouver des solutions et vite. En fait, j’essaie d’être la plus utile possible, à chaque moment de ma vie et ça passe par le militantisme ! 

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