J’ai arrêté la viande à 16 ans. Trop de fois, j’ai entendu « tu ne tiendras pas », « tu vas devenir faible », « c’est mauvais pour ta santé tu sais, l’homme a toujours mangé de la viande », de la part des carnivores. Étonnamment je ne me suis jamais sentie en meilleure santé, je tiens bon et non, l’homme n’a pas toujours mangé de la viande. La preuve : les australopithèques n’en bouffaient pas.
Aujourd’hui, un nouvel obstacle se dresse devant moi. Ceux que je pensais être mes alliés dans cette nouvelle aventure, sont devenus en réalité d’autres rivaux attitrés. Les vegans antispécistes. En 2018, des dizaines de boucheries françaises ont été victimes d’actes de vandalisme au nom de ce courant de pensée. J’ai appris que pour eux, l’extrémisme s’oppose au modéré. Et évidemment, j’englobe dans ce constat une infime partie des vegans, mais celle qui fait le plus de bruit : ceux fermés d’esprit !
Dans ma réflexion et mes principes, j’ai immédiatement décidé de privilégier les consensus. J’arrête la viande, le poisson et l’industrie lobbyiste du lait mais je continue à manger des oeufs et à porter du cuir quelques fois. Par définition, je ne suis ni totalement vegan, ni totalement végétarienne. Impossible de trouver ma place.
Fut un temps j’étais moi-même dans la « non-tolérance ». Ayant pris conscience de la condition animale et du sursis de l’environnement, je voulais à tout prix éveiller les consciences de chacun. En vain. J’ai compris, plus tard, qu’on ne serait jamais tous du même avis, qu’on n’aurait jamais les mêmes convictions et que c’était « okay ». Ça demande du temps, de l’effort et de la frustration, que d’accepter que certains n’ont pas les mêmes priorités mais depuis, je vis en paix.
Pourquoi toujours devoir se coller une étiquette sur le front ? Entre carnivores, végétariens, végétaliens et vegans je ne sais plus où me positionner. J’ai envie de défendre une chose : je mange à ma façon, un point c’est tout. Ce qui ne m’empêche pas demain d’être vegan, extrémiste et anti-spéciste, après-demain d’être flexitarienne, puis lundi prochain de dévorer un steak. Bon, dans les faits je sais pertinemment que je ne mangerais plus de viande mais dans l’idée : foutez-moi la paix. Foutons-nous la paix à tous.
Si toi aussi tu as déjà entendu cette phrase « mais l’homme a toujours mangé de la viande », je t’invite à lire ceci : https://www.insolente-veggie.com/les-hommes-prehistoriques/