Les récentes manifestations l’ont montré : les soignants, et notamment les infirmières, se sentent oubliés et fatigués. Durant la crise sanitaire, elles étaient au premier plan. Aujourd’hui encore, elles dénoncent le manque de personnel, de moyens et de reconnaissance. Le 12 mai dernier était la journée internationale des infirmières. L’occasion pour elles de rappeler leur réalité et leurs demandes.
Chaque 12 mai, le monde célèbre la journée internationale des infirmières. Mais cette fois-ci, tout comme en 2020, l’heure est aux revendications. Mardi dernier, elles sont descendues dans les rues pour manifester leur mécontentement. Dix mois après le Ségur de la Santé, la revalorisation des salaires n’a pas convaincue. « Nous avons reçu une petite augmentation de 183 euros, mais depuis, plus rien. Pas de personnel en plus, ni de moyens, ni même de reconnaissance », explique Nadine Valance, infirmière en hôpital psychiatrique depuis 23 ans.
Si la crise de la Covid-19 a exacerbé leurs difficultés et mis en lumière leur spécificité, cela fait longtemps qu’infirmières et aides-soignantes réclament plus de formation et plus de reconnaissance salariale. D’après une étude de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), 40% du personnel affirment que la crise leur a donné envie de changer de métier.
« Applaudir, ça ne nous suffit pas ! »
Métier de stress, de pression… « Être infirmière ne s’improvise pas », selon Nadine. Ajoutez à cela l’épidémie et les nombreuses heures supplémentaires imposées par le contexte sanitaire. La période n’est pas de tout repos même si, après un an de crise, les soignants ont « réussi à s’adapter et les protocoles sont acquis », explique-t-elle. Les conditions de travail ont changé : « Avant, nous n’avions pas de masque, on travaillait sans filet. C’est pas pour rien que tous les soignants ont été contaminés par le virus ! », affirme l’infirmière. Mais elle regrette qu’aujourd’hui encore, le monde médical et surtout psychiatrique doive « se battre pour des gants ».
Du côté de la reconnaissance, là encore, elle n’hésite pas une seconde. « De la part de l’ARS et des organismes qui nous encadrent, nous n’en avons aucune. Quand nous étions testés positifs mais asymptomatiques, nous avions l’obligation d’aller travailler ! »
Une journée en hommage aux soignants
Avec la crise sanitaire actuelle, cette journée internationale semble plus que jamais nécessaire pour les personnels de santé. Lancée en 1965 par le Conseil international des infirmières (CII), elle a pour but de mettre à l’honneur cette profession, souvent passée sous silence au profit d’autres métiers de la santé (médecins). Si la date du 12 mai a été retenue, c’est parce qu’elle fait référence à la date de naissance de Florence Nightingale, une infirmière britannique, pionnière des soins infirmiers modernes et de l’utilisation des statistiques dans le domaine de la santé. D’ailleurs, le thème de cette année est de montrer comment les soins infirmiers se tourneront vers l’avenir.