Le succès de la Coupe du Monde féminine organisée en France en 2019 n’a pas été un cas isolé dans la féminisation du Football. En tribunes et dans les bureaux aussi, les femmes commencent désormais à se faire une place.
Le maintien arraché lors de la dernière journée de Ligue 1 et le départ de son entraîneur Thierry Laurey le lendemain auraient pu suffire à alimenter l’actualité du Racing Club de Strasbourg. Mais c’est du côté des supporters, et surtout des supportrices, qu’une nouveauté est apparue. Après 4 ans de présence dans les tribunes du stade de la Meinau, le club Kop’In est devenu la première association de supportrices au sein d’un club de Ligue 1 lundi dernier. Ce groupe a été créée par Femmes de Foot, une association fondée et présidée par Sabryna Keller, afin d’avoir un espace réservé aux femmes et aux enfants de moins de quinze ans dans le stade. Sur les réseaux sociaux, cette dernière s’est dite « très heureuse de la naissance de la première association de supportrices […] qui vient agrandir la grande famille des associations de supporters ».
Un intérêt grandissant
Grâce à Kop’In et Femmes de Foot, le Racing Club de Strasbourg est probablement l’un des clubs les plus avancés en termes de féminisation de ses tribunes. Le club n’hésite pas à communiquer à ce sujet lors des offres d’abonnement à chaque début de saison, ciblant ainsi autant le public féminin que masculin
L’intérêt des femmes pour le football a en effet connu une nette hausse ses dernières années. Un fait prouvé par une enquête IPSOS publiée en 2019. D’après l’entreprise de sondages, 30% des femmes se disaient intéressées par le football cette année-là, contre seulement 20 en 2016-2017. Un accroissement que Sabryna Keller avait déjà observé « depuis 20 ans », lui permettant de « de bien identifier leurs souhaits (des femmes), comprendre leurs besoins, leurs envies », au moment de fonder Femmes de Foot.
Des clichés qui perdurent
Le Racing Club de Strasbourg n’est toutefois pas le seul club européen à s’illustrer dans le domaine. Outre-Manche, c’est le club de Brentford qui a pour but d’être le « club le plus inclusif du pays ». Il compte d’ailleurs parmi ses directeurs Monique Choudhuri, l’une des rares femmes à occuper un poste de dirigeant dans un club de football professionnel.
Interrogée par la FIFA, elle regrettait le fait que les tribunes du club n’étaient pas assez diverses malgré le fait que le club soit situé « dans l’un des quartiers les plus ethniquement divers du club ». Son rôle de dirigeante ne lui permet pas d’échapper aux remarques. L’une des réactions les plus fréquentes qu’elle entende est « comment avez-vous eu ce travail », relate-t-elle. De quoi illustrer le fait que les femmes ne sont pas encore tout à fait accueillies dans le monde du ballon rond. En espérant tout de même que ces propos finiront hors-jeu dans un futur proche.