Depuis le 1er janvier, 44 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon l’association Nous Toutes. Comment repérer une victime de violences conjugales ? Quels sont les signes qui doivent alerter les professionnels en capacité d’accueil ? Le CIDFF organise une formation les 21 et 22 juin à Strasbourg pour tenter de répondre à ces questions.
Former à recueillir la parole et repérer une victime. Ce sont les principaux objectifs de la formation organisée par le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles. Financée par l’Agence Régionale de Santé (ARS), elle a pour ambition de balayer l’ensemble des questions autour des violences faites aux femmes, notamment la prise en charge, l’accompagnement des victimes et les démarches juridiques.
Cette formation gratuite s’adresse aux personnels de santé qui peuvent être confrontés en premier lieu aux victimes. « On constate que beaucoup de femmes se tournent vers leur médecin traitant car elles se sentent moins en confiance avec d’autres professionnels de santé. On veut leur montrer que les soignants français sont formés et prêts à les aider », explique Anne-Laure Barbe, chargée de formations au CIDFF du Bas-Rhin. Depuis mars 2020, un dispositif d’alerte a été mis en place au sein des pharmacies. Une avancée pour ces femmes, qui reste trop légère pour le centre. Selon Anne-Laure Barbe, « il faudrait apprendre ces réflexes dès la formation primaire des soignants, même si on voit que cela progresse ».
Des conférences et tables-rondes tout au long de l’année
Une autre édition de cette formation devait avoir lieu à Haguenau au cours de l’année 2021. Puis, comme chaque année, le CIDFF renouvellera le projet les 28 et 29 juin. Il sera suivi de modules complémentaires de trois heures chacun en septembre et octobre sur les thèmes suivants : femmes en situation de handicap et violences ; comment accueillir une victime des violences ? ; la prise en charge des auteurs de violences. En rassemblant toutes les personnes susceptibles de rencontrer des victimes (forces de l’ordre, personnels de santé, psychologues, avocats…), « un maillage se met en place pour soutenir les femmes », conclut Anne-Laure Barbe, du CIDFF.
Former, éduquer, légiférer
Pour tenter de limiter les violences, les associations comptent sur la prévention, les formations mais aussi les avancées législatives. En septembre 2019, le gouvernement lance le Grenelle contre les violences conjugales. Certaines mesures en émergent comme la suspension de l’autorité du père violent, la mise en place d’un bracelet anti-rapprochement ou encore la généralisation de la possibilité de déposer plainte dans les hôpitaux. Pourtant, Thomas Foehrlé, président de l’association SOS femmes solidarité semble pas convaincu par son bilan. « C’est clairement mitigé, il y a des avancées mais il faut se battre à chaque fois sur des éléments qui empêchent l’application », estime-t-il.
Informations complémentaires pour la formation :
Cité administrative Gaujot à Strasbourg ou en visio-conférence selon les consignes sanitaires. Formation gratuite et inscription obligatoire par mail : formation@cidff67.fr.